Freud, passions secretes



À Vienne, en 1885, les recherches de Freud sur l'inconscient ébranlent toute la médecine...
John Huston réalise la première grande biographie du père de la psychanalyse, avec un Montgomery Clift magistral.








Vienne, 1885. Le docteur Freud, 29 ans, neurologue à l'hôpital général de Vienne, se permet de contredire le professeur Meynert. Leur désaccord au sujet de l'hystérie, dont Meynert prétend qu'elle n'existe pas, pousse Freud à suivre à Paris les cours du Dr Charcot. Ce dernier, en utilisant l'hypnose, prouve que les causes de l'hystérie sont à rechercher dans le psychisme. Rentré à Vienne, Freud retrouve son rival Meynert, qui le ridiculise. Mais l'éminent docteur Breuer l'encourage et l'invite à soigner une jeune névrosée...


  • Sartre, Huston et Freud

"Depuis Let there be light en 1945 (documentaire sur les soldats choqués psychologiquement pendant la guerre), Huston rêvait de rendre un hommage à Freud en donnant au grand public l'occasion de saisir l'apport scientifique du père de la psychanalyse. Le cinéaste, qui voulait que son film 'respirât le soufre', fit appel à Jean-Paul Sartre, lequel lui présenta un script traitant largement des fausses pistes suivies par Freud jusqu'à ce qu'il découvre le complexe d'OEdipe. Huston apprécia ce côté du script, mais demanda une version plus courte à l'écrivain. Ce dernier s'exécuta et lui présenta un texte... encore plus long. Huston, ne parvenant pas à dialoguer avec Sartre, engagea alors le scénariste de Let there be light, Charles Kaufman, qui fit ce que Huston voulait éviter : un film dans la tradition biographique des productions Warner. 

Puis Huston et son producteur Wolfgang Reinhardt s'attelèrent eux-mêmes à la tâche. (...) La mise en scène de John Huston est pertinente et envoûtante de bout en bout. Cinéaste de l'action et grand meneur d'hommes, Huston s'adonne avec tout autant de talent à la réflexion et à l'exploration intellectuelle. Sa réalisation est en tout point centrée sur le concept de recherche d'une vérité scientifique et philosophique (...). Quant à l'interprétation de Montgomery Clift, elle est tout simplement magistrale, d'une sobriété à toute épreuve, entièrement et uniquement fondée sur son regard passionné, enthousiaste, effrayé, plein de doute, convaincu et se voulant convaincant, fort bien mis en relief par de légères contre-plongées et un judicieux et discret éclairage latéral. Quand on sait combien désaxé et malade l'acteur était à cette date, on en est d'autant plus admiratif."

(Michel Cieutat, Positif)



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