Henri Cazalis - Paroles de la danse Macabre
Zig et zig et zag, la mort en cadence
Frappant une tombe avec son talon,
La mort à minuit joue un air de danse,
Zig et zig et zag, sur son violon.
La mort à minuit joue un air de danse,
Zig et zig et zag, sur son violon.
Le vent d'hiver souffle, et la nuit est sombre,
Des gémissements sortent des tilleuls;
Les squelettes blancs vont à travers l'ombre
Courant et sautant sous leurs grands linceuls,
Zig et zig et zag, chacun se trémousse,
On entend claquer les os des danseurs,
Un couple lascif s'asseoit sur la mousse
Comme pour goûter d'anciennes douceurs.
Zig et zig et zag, la mort continue
De racler sans fin son aigre instrument.
Un voile est tombé! La danseuse est nue!
Son danseur la serre amoureusement.
La dame est, dit-on, marquise ou baronne.
Et le vert galant un pauvre charron -
Horreur! Et voilà qu'elle s'abandonne
Comme si le rustre était un baron!
Zig et zig et zig, quelle sarabande!
Quels cercles de morts se donnant la main!
Zig et zig et zag, on voit dans la bande
Le roi gambader auprès du vilain!
Mais psit! tout à coup on quitte la ronde,
On se pousse, on fuit, le coq a chanté
Oh! La belle nuit pour le pauvre monde!
Et vive la mort et l'égalité!
Il se peut que vous vouliez comparer ce poème à un poème portant le même titre par Oscar Vladislav de Lubicz-Milosz (1877-1939) publié par Gallimard dans la Collection Poésie. Le recueil dont je parle a pour titre "La Berline arrêtée dans la nuit - Anthologie poétique."
RépondreSupprimerDANSE MACABRE DE LUBICZ-MILOSZ
RépondreSupprimerIl est doux d'entendre sonner jusqu'au jour
Ses genoux creux contre les os de l'amour.
De boire dans les orbites de l'Amie
Le vieux mensonge des pleurs en eau de pluie.
Et de sentir les rayons des lunes hautes
Glisser romantiquement entre ses côtes.
Il est doux, il est sage, il est bien
De n'être plus, de n'être plus rien.
Comme on est joyeux, léger, comme on se porte
Bien, quand la vermine, la vermine est morte.
Laissons aux bardes les sinistres ballades;
Lennore, Helen, faisons de bonnes gambades.
Écartez-vous, rue, escargots, citronnelle;
Voici Laure, la plus gaie et la plus belle.
Il est doux, il est sage, il est bien
De n'être plus, de n'être plus rien.
Plus de maîtresse, plus de chien, plus de Dieu;
C'est tout ce que je veux, c'est tout ce qu'il veut.
Passants là-bas, cavalier et cheval noir
Venez donc un peu par ici, venez voir.
Il s'est enfui, personne, la route sonne.
Ô comme le désir de vivre m'étonne!
Il est doux, il est sage, il est bien
De n'être plus, de n'être plus rien.
Clic-clac
de vertèbres
qui craquent
et dans les ténèbres
mélancoliques
ici. là-bas, où?
clac-clic,
de dansantes reliques
Mains et pieds traversés de clous.
Amour remariée, entends-tu ma voix?
Cette nuit, dis-moi, combien, combien de fois?
Mon fils, mon fils, sais-tu déjà épeler
Mon nom sur la pierre moussue et pelée?
Sganarelle, hi hi hi! voici tes gages:
Treize queues de rat, trois yeux de chats sauvages.
Il est doux, il est sage, il est bien
De n'être plus, de n'être plus rien.
O.V. de LUBICZ-MILOSZ
il est pas bien le poème!!!!! de o.v. de lubicz milosz!!!!
RépondreSupprimerNon il s'agit bien du poème d'Henri Cazalis dont Camille Saint Saens s'est inspiré pour la composition de son poème symphonique "la Danse macabre" quelques années plus tard.
RépondreSupprimer