Wanda/ Barbara Loden | 1970
Malmenée par tous les hommes qui l’entourent sans avoir l’air pour autant affectée, elle poursuit une odyssée burlesque. La fuite de Wanda qui peut être interprétée comme de la lâcheté s’établit au contraire comme une rébellion, une affirmation de soi. Elle lui permet de laisser une trace au sein d’une société en pleine crise morale et identitaire. Marguerite Duras faisait l’éloge de ce film et avait bien perçu le potentiel de la réalisatrice à l’époque en confiant : "Je considère qu’il y a un miracle dans Wanda. D’habitude il y a une distance entre la représentation et le texte, et le sujet et l’action. Ici cette distance est complètement annulée, il y a une coïncidence immédiate et définitive entre Barbara Loden et Wanda."
Plutôt mal reçu à Cannes et ne bénéficiant pas du soutien des distributeurs américains à sa sortie. Wanda est resté assez méconnu du public. Souvent perçue par le prisme de son mari cinéaste, Barbara Loden marque avec ce film son émancipation. Tourné à la manière d’un documentaire, il nous rapproche cinquante ans après de la réalisatrice tout en laissant en suspens comme le décrit si bien Nathalie Léger l’origine même de sa propre histoire : "On ne saura jamais d’où vient la blessure qui condamne Wanda à la désolation, on ne saura jamais quelle ancienne trahison ou quel abandon lointain l’ont plongée dans ce désarroi sans aspérités et sans partage."
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