PHOTOS DE TATOUAGES ENTRE 1890 ET 1930

Découvrez des portraits photos de corps tatoués des prisonniers, des bagnards et d'individus passés par les bataillons d'Afrique réalisés par les autorités françaises entre 1890 et 1930. Des clichés collectés il y a plusieurs années auprès d’un ancien commissaire de police et de médecins de prison.

Le tatouage court aujourd hui sur toutes les peaux. Mais durant des décennies il fut en France l'apanage des mauvais garçons, la marque de leur passage dans les bagnes d outre-mer et les prisons centrales de la métropole. Carte d’identité creusée dans la chair, le tatouage délivre à celui qui le porte un statut particulier, qui plus est à une époque où règne le secret et la fascination pour des milieux dont on ignore les lois. Durs de durs, issus des fortifs parisiennes, des faubourgs lyonnais et des villages marseillais, ils arboraient sur leurs peaux leurs diplômes de voyous, les stigmates de leur vie marginale.

Symbole de tortures, rébus argotiques, décorations attribuées au courage, à la peine, à la force mais parfois aussi à l’amour et à la liberté, chaque tatouage a son histoire et sa signification. Ces photographies d'identité judiciaire constituent donc une galerie unique de portraits de caïds et voyous à travers leurs tatouages. Et mettent à nu les truands en dévoilant slogans vengeurs, pensées mélancoliques, dessins obscènes, souvenirs d’Afrique… Ici, pas de performances "tattooesque". Pas d’impressionnants tattoos, pas d'illustres tatoueurs, pas de beaux dessins incroyables, juste des gueules, des corps, marqués à l'encre de façon indélébile.

"Comme interface entre le dedans et le dehors, la peau reçoit et porte en elle l'histoire de notre aventure avec le monde extérieur. Quand ce monde extérieur est devenu inaccessible pour un temps, c'est la peau qui devient le vélin où s'écrit cette déchirure...".


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